Les images choquantes et si écœurantes de l’agression de Umut Meler, l’arbitre turc, par un président de club et d’autres personnes, ont circulé dans le monde entier et ont constitué une véritable bombe au football turc. Les sanctions immédiates ont essayé d’atténuer un tant soit peu l’ampleur du choc, mais, en aucun cas, cela ne va effacer l’affront subi par l’arbitre. Malheureusement, ce n’est pas le premier incident, mais on avait l’habitude de voir ce genre d’agressions dans des championnats bien précis. Mais le championnat turc, qui a gagné en puissance financière ces années, reste aussi chaud et «fanatique» comme au passé, à l’image aussi des championnats sud-américains. Ce n’est pas une question de valeur financière d’un championnat, mais plutôt d’un caractère collectif, d’une prédisposition à la violence. Les incidents des ultras en championnat de France, les épisodes de racisme en championnat italien et tous ces égarements sur les championnats huppés montrent que cette violence va de plus en plus loin. Elle s’enracine même dans tous les aspects du football dans des pays connus pour la suprématie des lois et un niveau de développement élevé. C’est aussi l’émanation d’un comportement collectif qui cherche à tout gagner. Parce qu’aussi, ce football, que l’on vit de nos jours, n’est plus ce jeu ludique et compétitif, mais c’est une industrie alléchante de spectacle et un marché juteux de paris. L’enjeu financier est tel que les nerfs craquent vite. Il y a beaucoup d’argent à gagner pour ces propriétaires et dirigeants de clubs de haut niveau. Qu’elles soient dans un pays développé ou sous-développé, la violence et les agressions ne sont plus sporadiques, elles grandissent. C’est psychologique, c’est socio-culturel, c’est lié à l’explosion des supports de communication digitale. Même les lois et les règlements les plus sévères et les plus pénalisants ne suffisent plus pour contenir la violence et le fanatisme planétaire qui se sont abattus sur ce foot frénétique et dénaturé d’aujourd’hui.